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Opera Online, 02 mars 2015 |
Helmut Pitsch |
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Verdi: Aida, Accademia Nazionale di Santa Cecilia, Rom, 27. Februar 2015
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Aida à l'Accademiza Nazionale di Santa Cecilia de Rome
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C'est l'un des évènements de la scène lyrique italienne de cette année :
Aida, le chef-d'oeuvre de Verdi, dans une version concert à la distribution
prestigieuse. Et c'est notamment grâce à l'enregistrement d'un album CD du
concert que ce spectacle a pu avoir lieu à l'Auditorio, la nouvelle salle de
concert de Rome, conçu par l'achitecte-star Renzo Piano.
Sir Antonio
Pappano, directeur musical de l'Accademia Nazionale di Santa Cecilia, prend
à cette occasion la tête du très réputé Italian Philharmonic Orchestra. La
symbiose entre l'homme à la baguette et le groupe d'instrumentalistes
transpire une coopération respectueuse, emplie de leur identification
partagée à la fierté nationale que représente Verdi. L'orchestre est
pleinement présent, mais demeure clair, doté d'une articulation harmonieuse
de tous les instruments. Le maestro arrive à emplir l'orchestre de chacune
de ses vagues d'énergie. C'est là l'une des rares occasions d'entendre ce
trésor musical sans aucune action scénique parasite opulente et sans aucun
décor monumental (dont l'oeuvre est souvent coutumière lorsqu'elle est mise
en scène). La composition est pleine d'intermezzo orchestraux colorés, et de
chants particulièrement exigeants, que l'on découvre tour à tour, tout au
long de la soirée.
Anja Harteros revient une nouvelle fois dans un
rôle principal féminin de Verdi. Son chant de soprano est techniquement
parfait, beau, toujours exact et précis. Néanmoins, elle ne parvient pas ce
soir à toucher l'auditoire, ni à exprimer toute l'emotion qui se dégage du
conflit de l'amour qu'elle partage entre son père, sa patrie, et son bien
aimé Radames, le héros conquérant. Conquête confiée le temps de la soirée à
Jonas Kaufmann, qui, malgré quelques incertitudes en début de soirée,
demeure un Radames héroïque, jeune et plein de vie, lyrique et dramatique.
L'interprétation d'Erwin Schrott en Ramfis est majestueuse et élégante. Sa
voix a gagné en puissance, pourvue d'une couleur sombre et d'un beau volume
dans les graves. Marco Spotti est immaculé dans le rôle du Roi. Dans le rôle
de sa fille Amnérise, Ekaterina Semenchuk est techniquement parfaite. Elle
livre une belle prestation dramatique, manquant toutefois de passion. Et
Ludovic Tézier, quant à lui, s'avère encore une fois être un baryton verdien
remarquable.
La performance dominante du choeur de l'Accademia
Nazionale, préparé par Ciro Visco, reste mémorable et exceptionnelle.
Notamment grâce à sa très grande présence, le choeur apporte un son complet
et équillibré, avec quelques piano et de beaux forte. Pour le majestueux et
très apprécié Gran Finale du second acte, aussi connu sous le nom de "Marche
du triomphe", Sir Pappano a choisi d'inviter la Banda Musicale della Polizia
del Stato. Le groupe de musiciens contribue ainsi à remplir tout l'espace de
salle par leur jeu puissant, impressionnant l'audience avec respect.
C'est à la fin de ce beau spectacle que le public relache dans un style
italien typique, avec un goût pour la comédie et la frasque gestuelle, de
longs applaudissements accompagnés de bravos, bien mérités par cette très
belle prestation de haute qualité.
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