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Hélène Kuttner
Massenet: Werther, Paris, 14. Januar 2010
Werther

Au départ, tout fait rêver sur l’affiche de cet opéra. La mise en scène, assurée pour la première fois sur ce plateau par le réalisateur de cinéma Benoît Jacquot ; la direction musicale d’un grand chef français, Michel Plasson ; enfin des chanteurs à la voix d’or, parmi les meilleurs du moment, Jonas Kaufmann dans le rôle titre et Sophie Koch dans celui de Charlotte. L’affiche tient sa promesse : ce Werther est l’une des plus belles réussites qu’il soit donné à voir et à entendre. Dans un décor romantique à souhait, qui figure plutôt la mélancolie intérieure et sombre du jeune Werther qu’un paysage champêtre coloré, le cinéaste a privilégié l’extrême sobriété des déplacements pour mieux mettre en valeur la sensibilité écorchée des personnages. Jonas Kaufman a tout du personnage, physique de latin lover ténébreux et voix de ténor caressante et chaude : c’est un Allemand qui chante parfaitement en français, merveilleux comédien, qui fait chavirer les cœurs. Quant à Sophie Koch, elle est tout simplement parfaite. Elégante, noble, projection de voix mezzo sublime avec une simplicité et une diction bouleversante, sa présence est rare et on aimerait la voir chanter plus souvent chanter chez nous. Et puis il y a l’orchestre de Michel Plasson, qui fait résonner l’œuvre de manière unique, grave et tendre, légère et tragique, accompagnant les chanteurs à l’unisson. Le dernier acte, notamment, est un chant d’amour qui nous emporte. Il faudrait aussi citer Anne-Catherine Gillet dans le rôle de Sophie, un feu follet vibrionnant. En bref, un petit bijou musical à savourer entre les larmes de la passion.

 






 
 
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