|
|
|
|
|
MidiLibre.com |
Michèle FIZAINE |
Concert, Montpellier, Le Corum, Opéra Berlioz, 07/31/2008, Natalie
Dessay, soprano, Jonas Kaufmann, ténor
|
Montpellier Triomphe de Natalie Dessay au festival Radio France
|
|
|
Le récital de Natalie Dessay a clôturé le
festival jeudi dernier Elle le dit dès le premier air de Manon : « Je suis
reine ! » Quand l'opéra Berlioz se rallume et que les serpentins de rigueur
tombent dans la salle, Natalie Dessay peut savourer son triomphe : standing
ovation, les roses pleuvent... La soprano n'est plus attirée par les
récitals, mais le public la réclame : l'allée qui mène au Corum est occupée
par des manifestants à petites pancartes, sollicitant des places en revente.
Natalie Dessay n'en est pas à son dernier contre-ut.
Touchante de simplicité, elle est exceptionnelle en Manon, en Juliette, en
Gilda. Toutes ces femmes amoureuses, fragiles, brisées, elle les habite,
avec infiniment d'émotion et de teintes délicates dans la voix.
Mais c'est en Violetta qu'elle subjugue la salle, en proie à l'amour et à la
folie, vibrante et tourmentée lorsqu'elle s'écrie « Follie », sublime
lorsqu'elle enchaîne « Sempre libera ». Elle a pour partenaire un jeune
ténor qui monte, Jonas Kaufmann, excellent en Caravadossi de Tosca et en
Alfredo de La Traviata.
Dans Massenet et Gounod, la déclamation est moins nette, peut-être un peu
trop bâillée. Mais quelle ardeur, quelle puissance, quelles chaudes couleurs
dans ce timbre qui ne demande qu'à s'épanouir ! L'Orchestre de Montpellier
est mené jusque dans les moindres nuances par Michaël Schonwandt, tonique,
attentif à l'accompagnement des voix, calant les musiciens aussi bien sur la
phrase que sur le tempo. Berlioz va bien, et permet de savourer un cor
anglais qui console de celui de la veille. Schmidt est déployé comme un
grand orgue, et l'on passe d'un Chabrier "toro de fuego" à un Verdi plein de
pittoresque. Belle pyrotechnie finale, dont le bouquet est le "Libiamo" de
La Traviata.
Michèle FIZAINE
vos reactions
04/08/2008 à 12h18 | cevenol
Madame, C'est avec un étonnement certain que j'ai pris connaissance de votre
critique dans le Midi-Libre du samedi 2 aout 2008, du concert donné le 31
juillet 2008 par Madame Natalie Dessay et Monsieur Jonas Kaufmann dans le
cadre du Festival de Radio France de Montpellier. Vous y rendez compte de la
prestation du ténor d'une façon que je qualifierai volontiers de nonchalante
voire désinvolte et qui surtout semble correpondre d'assez loin à son actuel
profil de carrière. Voilà un artiste proche de la quarantaine, membre
régulier de la troupe de l'Opéra de Zurich, qui n'en est pas à ses débuts,
loin s'en faut (renseignez vous!) et qui collectionne les triomphes publics
et critiques sur un certain nombre de scènes lyriques de prestige, le Covent
Garden de Londres n'étant pas des moindres, et qui en plus de son activité
scénique, s'est déjà révélé comme un récitaliste et un interprète de lieder
reconnu pourtant comme exceptionnel, Or vous ne semblez ne voir en lui qu'un
débutant, doué certes, mais doté d'autant de qualités potentielles que de
défauts avérés et n'ayant finalement servi que de faire-valoir à la star de
la soirée. Ayant moi même assisté à ce concert, je peux témoigner comme des
centaines d'autres, que le triomphe obtenu par ces deux artistes, l'a été à
part égale, pour l'une comme pour l'autre, et lire votre article, s'avère
fortemment décevant. En disant le plus grand bien de la prestation de Madame
Dessay, vous ne prenez aucun risque : personne ne vous contredira! En
revanche Monsieur Kaufmann se voit refuser sous votre plume, l'appréciation
que devraitt son talent hors du commun (reconnu partout et par tous),
Indépendamment de la part de subjectivité inérante à tout travail critique,
venant de la part d'une chroniqueuses musicale professionnelle écrivant pour
le compte d'un grand quatidien régional – et pour reprendre le mot d'un
célèbre personnage d'Edmond Rostant – voilà qui paraît « un peu court » et
plustot approximatif – le grand Malraux lui même, ne disait il pas déjà de
son temps que l'approximation était ce qui définissait le mieux l'activité
journalistique? - et donc pour un lecteur éclairé et connaisseur, votre
travail semble trop léger, trop mondain, trop dilettante, et pour tout dire
trop « people » pour être à la fois sérieux et fiable. Je tiens cependant à
vous rassurer : par les temps qui courent et toutes presses (audio visuelle
et écrite) confondues, vous n'êtes pas, tant s'en faut, la seule dans ce
cas. On peut simplement regretter que vous ne sembliez pas vouloir vous en
distinguer davantage, dans le sens d'une appreciation qui aurait dû à la
fois être plus objective, plus approfondie, en un mot plus professionnelle.
Se pourrait il que la présence de Monsieur Kaufmann est davantage retenue
l'attention de vos yeux, rendant vos oreilles un tant soit peu
distraites...? Recevez, Madame,l'expression de mes respectueuses
salutations, auxquelles je joins mon accord, bien évidemment, pour faire
partager à l'ensemble des fidèles lecteurs du Midi-Libre, la saute d'humeur
du lyricomane averti et passioné que je suis, Pierre MAZOYER |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|