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Resmusica, le 1 octobre 2013
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par Andreas Laska |
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Requiem de Verdi à Milan – Barenboim et un quatuor de luxe
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C’est
un Requiem de luxe, enregistré en public en août 2012 à Milan, que Decca
vient de publier en cet automne verdien. Daniel Barenboim dirige chœur et
orchestre de la Scala, le quatuor de solistes étant composé de : Anja
Harteros, Elīna Garanča, Jonas Kaufmann et René Pape. Une affiche plus
prestigieuse est, en effet, difficilement imaginable. Et pourtant, parfois
le luxe cache la misère…
Heureusement, ce n’est pas le cas ici. Au
contraire : chœur et orchestre de la Scala se montrent à la hauteur de leur
réputation. Dès les premières mesures, attaquées dans un triple pianissimo
quasiment irréel, l’auditeur se retrouve cloué devant son lecteur CD :
quelle beauté du son, quelle homogénéité des pupitres, mais aussi quelle
énergie dans les grands moments dramatiques! Barenboim nous offre une
lecture majestueuse, aux tempi généralement retenus et soucieux de la
moindre nuance. C’est un Requiem décidément lyrique, un grand opéra sacré,
passionnant et émouvant qui se déploie devant nos oreilles.
La
distribution, elle aussi, est décidément lyrique : Jonas Kaufmann surtout,
au chant certes musculaire dans le forte, mais capable de superbes nuances
(quel « Hostias !), rapproche la partie de ténor à Don Alvaro ou Radamès.
René Pape, doté de moyens non moins impressionnants, s’avère un maître du
phrasé verdien, offrant, lui aussi, des pianissimi digne d’un chanteur de
lied. Anja Harteros et Elīna Garanča enfin, en état de grâce toutes deux,
nous enchantent avec leurs magnifiques solos. Mais c’est l’ « Agnus Dei »,
où leurs voix se marient à merveille, qui reste pour nous le sommet magique
de ce Requiem.
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