La Libre, Belgien, 10/03/2010
Martine D. Mergeay
Prix Caecilia 2009 : pointus
 
L’Union de la Presse Musicale Belge a privilégié l’audace, les jeunes et le vocal.
Bonne ambiance, lundi soir à La Monnaie, où se tenait la remise des Prix Caecilia, attribués par l’Union de la Presse Musicale Belge à une sélection significative d’enregistrements publiés l’année écoulée. Pour en arriver aux onze CD primés pour 2009, une première sélection fut réalisée par l’ensemble des membres de l’UPMB, qui dégagea une trentaine de titres. Ceux-ci furent ensuite soumis à un jury - variable d’une année à l’autre - de huit critiques musicaux (dont la soussignée) placés sous la présidence de Serge Martin, président de l’UPMB, qui eurent le droit d’ajouter chacun un CD de leur choix à la sélection initiale. De l’ensemble de ces propositions, onze enregistrements furent retenus :

- Le Nez, de Chostakovitch, par le Mariinski et Gergiev (label Mariinski)

- Das Marienleben, de Paul Hindemith, par Soile Isokoski et Marita Vitasalo (Ondine)

- La Magdalene, par Graindelavoix, et Boris Schmelzer (Glossa)

- For Children, pièces de piano de Gubaidulina, Kurtag etc. par Steffen Schleiermacher (MDG)

- Brockes-Passion de Telemann, direction René Jacobs (Harmonia Mundi)

- Songs, de Britten par Mark Padmore et Roger Vignoles (Harmonia Mundi)

- En un Gardin, par la Capilla Flamenca (Musique en Wallonie)

- Quatuors de Jonathan Harvey par le Quatuor Arditti (Aeon)

- Airs de Haendel, par Sandrine Piau et l’Accademia Bizantina (Naïve)

- Airs d’opéras allemands, par Jonas Kaufmann et Claudio Abbado (DGG)

- The House of the Sleeping Beauties, de Kris Defoort, direction Patrick Davin (Fuga Libera).

Un seul "Major" (DGG) et donc une majorité de labels indépendants, parmi lesquels Harmonia Mundi (qui englobe aussi Glossa) l’emporte - distinction survenant quelques jours après la mort de Bernard Coutaz, fondateur du label. Pas de "blockbuster", ni du côté des compositeurs - sauf Haendel, retenu ici pour l’option alternative de Sandrine Piau - ni du côté des interprètes, même si Gergiev, Jacobs ou Kaufmann sont largement reconnus sur le plan international.

Beaucoup de musique vocale (10 CD sur 11), des découvertes de répertoire, un CD "For children", pas de musique symphonique, pas de DVD : on le constate, les choix de l’UPMB ne sont pas le reflet de l’ensemble de la production discographique, ils correspondent plutôt à des coups de cœur. D’autant que, selon les critères du jury, un enregistrement, même excellent, d’une œuvre déjà gravée (citons, pour 2009, les Symphonies de Brahms, par Rattle, ou le Requiem de Verdi par Pappano) ne sera retenu que s’il est estimé "version de référence". Ceci expliquant cela. Notons enfin que, selon une récente tradition destinée à éclairer les professionnels de chaque communauté sur les valeurs montantes de l’autre, la cérémonie fut ouverte par un bref concert, confié d’une part au chanteur et luthiste Nicolas Achten, de l’autre au pianiste Julien Libeer. Francophone ou néerlandophone, deux artistes brillants et inspirés.






 
 
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