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France Musique, 30.6.2021 |
Richard Martet |
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Wagner: Tristan und Isolde, Bayerische Staatsoper ab 29.6.2021
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Tristan et Isolde à Munich : une prise de rôle réussie pour Jonas Kaufmann et Anja Harteros
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C'est l'un des événements lyriques les
plus attendus de cette fin de saison ! Tristan et Isolde est actuellement à
l'affiche du Bayerische Staatsoper avec un plateau vocal exceptionnel. En
direct de Munich, Richard Martet revient pour nous sur la première qui a eu
lieu hier soir.
Les débuts de deux des plus grands chanteurs au monde
dans Tristan et Isolde à l’Opéra d’Etat de Bavière est forcément un
événement qui agite toute la sphère lyrique. D'autant plus lorsque l'opéra
de Wagner est joué dans la ville où il a été créé. Richard Martet, rédacteur
en chef d’Opéra Magazine, a assisté à la première de cette nouvelle
production à l’Opéra de Munich, à voir du 29 juin au 31 juillet.
"On
attendait avec beaucoup d’impatience de voir Jonas Kaufmann en Tristan. Cela
fait 15 ans que je suis convaincu que c'est un rôle immense pour lui,
sachant que c’est l’un des plus grands ténors au monde, sinon le plus grand
aujourd’hui… Tristan lui tendait les bras depuis tellement d’années" nous
confie le journaliste.
Et pour gravir cet Everest musical, Tristan a
besoin d’avoir une Isolde solide. C’est finalement la grande partenaire de
Jonas Kaufmann qui fait également ses débuts dans l’opéra de Wagner. En
effet, Anja Harteros a déjà chanté de très nombreuses fois avec le ténor
allemand, aussi bien dans Lohengrin, La Force du Destin, Le Trouvère ou
encore dans Don Carlo. Ses débuts dans Isolde doublaient donc l’événement,
ajoutés à Kirill Petrenko en fosse, c’était un spectacle à ne pas manquer.
Une distribution de rêve A en croire Richard Martet, le public
munichois a été comblé. Tout d’abord le chef a mené les chanteurs et
l’orchestre de l'Opéra d'État de Bavière de façon "admirable". "Le célèbre
prélude de Tristan était un miracle de transparence et de finesse. On est
d’emblée dans une scène d’amour torride pleine de passion" nous décrit le
journaliste.
Quant au célèbre ténor, il semble avoir réussi sa prise
de rôle : "Son timbre très barytonant, c’est exactement l’écriture du rôle
de Tristan. Sa voix se glisse dans le rôle comme si elle avait toujours été
faite pour ça". Toutefois selon lui, le duo d’amour à l’acte 2 manquait
d’ivresse, sans doute une manière pour Jonas Kaufmann de préserver sa voix
pour l’endurance nécessaire à l’acte 3.
Face à lui, la soprano a
brillamment incarné Isolde : "Elle était d’emblée au sommet avec sa voix
sensuelle, sa voix presque italienne. Même si elle n’a pas d’aigus
tranchants mais opulents, sa voix est riche et envoutante" explique Richard
Martet.
Seul bémol à cette soirée, la mise en scène de Krzysztof
Warlikowski reste trop classique à en croire le journaliste. "C’est un
travail honnête mais il abandonne les chanteurs à eux-mêmes et pour une
prise de rôle, ils ont besoin d’être davantage accompagnés".
Pour
ceux qui souhaitent vivre cette expérience wagnérienne absolue, ce spectacle
reviendra à l'affiche de l'Opéra de Munich la saison prochain en juin 2022.
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