Dernières Nouvelles d'Alsace, 16.7.2013
MARC MUNCH
 
Baden-Baden: Saisonabschluss-Gala, Elina Garanča - Jonas Kaufmann, 12. und 14. Juli 2013
 
Clôture de saison au Festspielhaus
Elina Garança et Jonas Kaufmann
 
On les entend toujours séparément. Le Festspielhaus a réuni Elina Garança et Jonas Kaufmann à l'occasion de son gala de fin de saison. Très applaudis dans des extraits de Werther, Carmen et la Cavalleria rusticana.

LA MEZZO LETTONNE Elina Garanča et le ténor munichois Jonas Kaufmann sont devenus en peu d'années des vedettes incontestables de la scène lyrique, demandés dans les plus grandes maisons d'opéra. On a suivi leur ascension. Le Festspielhaus de Baden les a associés dans un concert lyrique donné deux fois. L'année a été pour les deux très chargée, et cela pouvait peut-être se remarquer au départ de la soirée, mais les deux chanteurs se sont plongés dans le bain et ont joué à plein leur rôle dans les extraits d'opéras de leur programme.
Qu'ont donc en commun les trois ouvrages abordés dans la soirée et écrits à la fin du XIXe siècle ? Le duo d'amour, lorsqu'il traite de la jalousie semée par l'intrusion d'un tiers dans le couple, mène à la rupture. L'idylle passionnée se termine dans le cas de Werther par le suicide du héros, dans les autres par le meurtre. Massenet a été ému par le roman épistolaire de Goethe et on reconnaît l'intelligence de sa façon de le mettre en musique. Pour la Carmen de Bizet, la scène finale résume la tragédie : Don José proclame son adoration pour la gitane, avant et même après qu'il l'ait assassinée. Elina Garanča fait preuve de fermeté dans ses convictions de femme libre et Jonas Kaufmann n'a pas besoin de constant forte pour clamer son désir. Il peut même utiliser le mezzo voce pour enfoncer le poignard dans le corps de la bien-aimée. La mamma intervient dans Cavalleria rusticana de Mascagni et c'est un duel qui siffle la fin de partie. Mais là aussi la musique d'un maître du vérisme fait écho aux sentiments des deux protagonistes, Turridu et Santuzza. Et un chant riche en, variations de nuances répond à un orchestre dont la mobilité expressive est frappante. À la tête de l'orchestre radio symphonique de Saarbruck-Kaiserslautern, le chef anglais Karel Mark Chichon n'a pas laissé fléchir l'intérêt dans la conduite des mouvements. Plus anecdotiques, les deux pages symphoniques en intermèdes, la bacchanale de Samson et Dalila de Saint-Saëns et l'ouverture des Vêpres siciliennes de Verdi. Bien lancés en seconde partie, les chanteurs n'en restèrent pas à leurs sombres histoires : un air d'opérette de Tauber, une zarzuela espagnole et deux duos italiens, dont la Brindisi de la Traviata de Verdi composaient un supplément glamour des chanteurs.






 
 
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