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Forumopera, 06/08/12
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LB |
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Strauss: Ariadne auf Naxos, Salzburger Festspiele, 5. August 2012
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Ariane à Salzbourg : le léopard portait des bigoudis (medici.tv)
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La diffusion par Medici.tv de l’Ariane straussienne en provenance de
Salzbourg nous réservait une surprise : la rumeur ne l’avait pas précisé,
mais avant que nous nous pâmassions devant son fameux costume léopard, nous
allions d’abord goûter le spectacle de Jonas Kaufmann en peignoir et...
bigoudis, proférant quelques jurons bien sentis en italien. Pourtant, pour
cette Ariadne du centenaire, version 1912 donc, l’interprète de Bacchus
n’avait pas à être le Ténor du prologue, puisque prologue il n’y aurait
point. C’était sans compter sans l’intervention du metteur en
scène, Sven-Eric Bechtolf, qui a conçu un nouveau prologue parlé permettant
d’intégrer toute la musique de scène composée par Strauss. Hoffmansthal en
personne y intervient, et y rencontre Monsieur Jourdain. Après cette
introduction qui fait se télescoper Le Bourgeois Gentilhomme et le prologue
conçu pour la version de 1916 (où l’on voit donc apparaître le beau Jonas en
bigoudis), l’opéra proprement dit est représenté, dans une production moins
débridée qu’on a pu en voir, mais somme toute très équilibrée. Auprès de
l’Ariane véhémente de la très wagnérienne Emily Magee, Elena Mosuc se joue
des difficultés du grand air de Zerbinette, plus long et plus aigu que dans
la révision postérieure. Surtout, avec un Bacchus tel que Jonas
Kaufmann, les trente dernières minutes ne sont plus le tunnel qu’elles ont
tendance à devenir avec un ténor statique et ventripotent : le théâtre
reprend ses droits, même si la direction de Daniel Harding n’a rien de bien
remarquable. « Voilà qui n’est point sot, et ces gens-là se
trémoussent bien », comme dirait Monsieur Jourdain. [LB]
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