Qobuz/Classica, 5 février 2010
Par Gérard Mannoni
Massenet: Werther, Paris, janvier 2010
Perfection se dit "Werther"
 
L’éblouissant Jonas Kaufmann dans son premier Werther à l’Opéra-Bastille (janvier 2010).
 
Présenté en 2004 à Covent Garden, ce Werther est placé par Benoît Jacquot sous le signe du coup de foudre. La rencontre est si électrisante pour les héros qu’il ne parviennent qu’à s’effleurer du bout des doigts. Dans les beaux décors dépouillés et les costumes sobrement historiques de Charles Edwards, la lumière accompagne aussi la souffrance des âmes, du plein jour à la quasi-obscurité. Rigoureux, adéquat, intelligent.

Triomphe mémorable et mérité pour le premier Werther de Jonas Kaufmann, acteur et musicien incroyable, émouvant, vrai, intérieur, ne libérant qu’à bon escient des sons à finir d’effondrer la façade de Bastille. Unique, avec cette élocution qui lui permet de chanter vraiment les mots.

Silhouette fluide, jeu sensible, Sophie Koch déploie en Charlotte ses amples moyens. Tous les autres sont bien. Michel Plasson, chez lui ici, fait même parfois de la musique de chambre arachnéenne pour respecter les pianissimos de rêve du chanteur, héros d’opéra qui, enfin, ne meurt pas à plein gosier ! Encore une distribution "à la Joel" d’une implacable clairvoyance.

 






 
 
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