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ClassicToulouse.com
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Robert Pénavayre |
Concert, Montpellier, Le Corum, Opéra Berlioz, 07/31/2008, Natalie
Dessay, soprano, Jonas Kaufmann, ténor
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L’éclatante confirmation
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L’édition 2008 du Festival de
Radio France Montpellier Languedoc-Roussillon vient de se clôturer sous les
acclamations d’un public littéralement au 7ème ciel ! |
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Objet
des standings ovations permanentes qui ont jalonné cette dernière soirée :
le récital joint de la soprano française Natalie Dessay et du ténor allemand
Jonas Kaufmann. Accompagné par l’Orchestre National de Montpellier
Languedoc-Roussillon, sous la direction un rien tumultueuse de Michael
Schonwandt, le programme se déclinait en deux parties.
La première mettait à l’honneur le répertoire français. De larges extraits
de la Manon de Massenet et le duo de la chambre issu du Roméo et Juliette de
Gounod, encadraient l’air de la fleur de la Carmen de Bizet.
En seconde partie, place au bel canto transalpin. La Traviata et Rigoletto
étaient précédés par le lamento extrait du dernier acte de La Tosca de
Puccini.
Jonas Kaufmann, impérial !
Natalie Dessay « alourdit » considérablement son répertoire. Avec les
limites naturelles qui aujourd’hui s’imposent… A ce titre, le duo de Saint
Sulpice (Manon) et la grande scène du 1er acte de Violetta (Traviata) ne
sont pas du tout convaincants. Malgré les ovations qui suivirent leur
interprétation, force est de constater le manque de projection dans les
registres medium et grave requis par ces emplois. Certes la partie
supérieure du registre garde (pour combien de temps encore ?) cette
souplesse et cette virtuosité devenues légendaires. Mais bon…
De plus, ce soir-là, Natalie Dessay semblait un brin crispée. Pourquoi ? La
formule récital ou récital joint ? Peu importe en fait. De toute manière, le
succès était assuré.
Photo: Le ténor Jonas Kaufmann lors de son récital à Montpellier le 31
juillet 2008 (photo Luc Jennepin) (Jonas en face d'un miroir)
Par contre, à ses côtés, la confirmation du talent de Jonas Kaufmann est
flagrante. Le Capitole avait eu la chance d’avoir l’un de ses précieux
récitals en février 2007, après des débuts difficiles sur notre scène (pour
cause de maladie) en avril 2001 dans Mignon. Malgré tout, déjà à cette
époque dans Wilhelm Meister, Jonas Kaufmann laissait entrevoir de
formidables atouts. Ses deux solos (Carmen et Tosca) ont suffit en ce 31
juillet 2008, à imposer un talent comptant parmi les plus accomplis du
moment. La voix est longue, homogène, l’ambitus profond, le musicien
exceptionnel, l’interprète formidablement engagé, le technicien
somptueusement virtuose. Il faut entendre l’hallucinante maîtrise de la
montée mortelle vers le triple piano sur le si bémol écrit par Bizet pour
son air de la fleur.
Quel contrôle du souffle ! Quel phrasé !
Même chose pour ce lamento nous renvoyant renvoyant sans discussions à nos
souvenirs les plus indestructibles. Vaillant parfois jusqu’à l’héroïsme,
Jonas Kaufmann sait aussi trouver des couleurs vertigineuses de nuances. Peu
enclin au beau son pour le beau son, il contraint sa voix aux plus intimes
tourments de ses personnages. Du très grand art qui n’est pas sans nous
rappeler celui, dans sa tessiture, du canadien Jon Vickers et, dans un autre
registre, celui de Maria Callas. Excusez du peu !
Avant l’ouverture de la Scala en 2009 (Carmen), Jonas Kaufmann est de retour
en France, à l’Opéra de Paris, pour un Fidélio. Son premier récital (DECCA)
intitulé Romantic arias vient d’être enregistré. Inutile de dire combien sa
sortie est attendue. Il devrait remettre bien des choses en perspective…
Voire des pendules à l’heure ! |
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