Arte TV, ARTE Journal - 14 janvier 2010
Benoît Jacquot revisite Werther
 
Opéra
Werther
de Jules Massenet
Mise en scène de Benoît Jacquot
à l'opéra Bastille
du 14 janvier au 4 février 2010

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Première ce soir à l'opéra Bastille : Werther de Jules Massenet, mis en scène par le réalisateur de cinéma Benoît Jacquot. A voir jusqu'au 4 février. Comment illustrer les méandres de la passion, les remous de l'âme du jeune protagoniste sans les recours habituels propres au cinéma ? Pour une première mise en scène lyrique, n'était-ce pas faire preuve d'une ambition dangereuse ? Des questions qu'Arte Journal a posées au réalisateur apparement heureux d'avoir transgressé les frontières entre les genres artistiques. Un reportage de Cécile Magne et Loïc Wibaux

Benoît Jacquot a une inclination pour le risque. Même quitter ses plateaux de cinéma pour mettre en scène le mythique Werther à l'opéra ne lui fait pas peur. «Peut-être malheureusement pour moi je ne suis pas très très effrayable. Moi ça m'excite plutôt ce genre de truc. » confirme Benoît Jacquot

Ce "genre de truc" aurait pu pourtant le rendre tout chose. Car ici, impossible pour Benoît Jacquot de filmer l'intimité en plans serrés, caméra au poing, comme il sait si bien le faire....Pour cette mise en scène, il a dû affûter d'autres armes, celles du spectacle vivant. « Pour moi l'opéra, c'est chaque soir une mise en jeu invraisemblable. C'est d'abord quelque chose de l'ordre du dangereux, plus de l'ordre d'une sorte de tauromachie" explique le réalisateur.

Au cinéma aussi, l'homme aime esquiver toute habitude, jusque dans ses derniers films. En 2004, avec "A Tout de suite", il ose le film en noir et blanc, tourné en DV. Puis, avec "l'Intouchable", il emporte le film aux frontières du documentaire, comme il l'avait d'ailleurs fait dans Tosca, son adaptation de l'oeuvre de Puccini. Pour lui, mettre en scène un opéra relève de cette même envie de sacrifier tout confort : .«Ça me force à aller voir ailleurs si j'y suis, à en savoir plus sur ce que je fabrique, y compris quand je fais des films. Ça ouvre des portes, des fenêtres, par lesquelles je peux passer ou sauter.»

A l'opéra, Benoît Jacquot gagne une nouvelle dimension : la profondeur de la salle et la présence du public. Mais quel que soit son mode d'expression, un thème reste privilégié : celui de l'intime, avec toujours la hâte de s'effacer et de laisser parler la scène.






 
 
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