Le Point, 30/11/2011
Par André Tubeuf
"Werther" de Massenet
 
Sublime. À Paris, en janvier 2010, ça a été le coup de foudre, la tornade, et le DVD a bien fait de se dépêcher, on se l'arrachait à l'avance. La révélation s'appelle Jonas Kaufmann. Paris l'avait vu dans La traviata, dans Fidelio, mieux que très bien. Mais ici, il rencontre son vrai personnage, et c'est peu de dire qu'il éclate. Une grande voix de ténor poétique, comme on n'en a guère connu depuis Georges Thill, a trouvé son incarnation idéale. Pour une fois à l'opéra, le physique, la voix, le personnage, l'âme ne font qu'un : miracle autrement précieux qu'un contre-ut ! Ce Werther, beau, ténébreux, perdant, suicidaire, n'a pas de mal à traîner tous les coeurs après lui. Mais la Charlotte secrète et bouleversée de Sophie Koch a de quoi l'enflammer, et sa prière est simplement inouïe. Ajoutons Ludovic Tézier en Albert, Anne-Catherine Gillet en Sophie. Dans une mise en scène discrètement raffinée de Benoît Jacquot, avec le sensationnel orchestre de l'Opéra conduit par Michel Plasson, nul doute qu'on tient là une soirée d'opéra-culte.
 
 
 






 
 
  www.jkaufmann.info back top