Classique Toulouse
Robert Pénavayre
 
D’ores et déjà une référence
 
COUP DE CŒUR
 
Enregistré en direct sur la scène du Royal Opera House de Londres en juillet 2011, cette production de Tosca est une réussite majeure. Et certainement la plus belle que l’on puisse trouver sur DVD.

Les phalanges du Covent Garden, familières de ce répertoire, sont ici encore superlatives de rondeur, de puissance et d’homogénéité sous la conduite pleine de passion d’Antonio Pappano.

Sur scène, dans les décors de Paul Brown et une mise en scène de Jonathan Kent, une production très illustrative, trois monstres sacrés se disputent les faveurs du public. Bryn Terfel est bien sûr le Scarpia ignoble et libidineux que l’on imagine. Imposant, mal rasé, les cheveux collés par la sueur, les yeux exorbités par le désir, il est l’image même de tout ce que Floria Tosca ne veut pas connaître. Vocalement, il domine le Baron sadique avec une aisance confondante. Projection, couleurs, ambitus, engagement scénique, tout fait de lui un interprète proche de l’idéal. Face à lui, le révolutionnaire Mario Cavaradossi ne lui cède en rien sur aucun domaine. D’une présence scénique admirable d’implication et de sensibilité, Jonas Kaufmann incarne le célèbre peintre puccinien jusqu’à la perfection.

Elégance du phrasé, emploi parfaitement maîtrisé des demi-teintes, formidable puissance des accès de rage, aucun ténor aujourd’hui ne peut lui être opposé. C’est un modèle, comme son Don José, pour longtemps.
Au milieu de ces hommes animés par des idéaux diamétralement opposés, il y a une splendeur, la Floria Tosca d’Angela Gheorghiu. Certes, la prise de son « plateau », favorise peut-être bien des choses, mais clairement il n’existe pas de Tosca plus belle que la cantatrice roumaine. Quant à son phrasé d’une souplesse exemplaire et son timbre d’une belle rondeur et d’un velours précieux, ils sont aussi mis au service d’une incarnation qui est appelée à faire date.




 
 






 
 
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