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Classic Toulouse, Oct 2009 |
Robert Pénavayre |
Jonas Kaufmann célèbre sa terre d’origine
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Après un premier album complètement enthousiasmant, le second récital
lyrique du ténor allemand Jonas Kaufmann nous le fait découvrir dans le
répertoire germanique. L’émerveillement qu’il procure n’est pas une vraie
surprise. Un immense ténor s’installe aujourd’hui dans l’Histoire de
l’opéra. |
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Sous la conduite somptueuse, pour ne pas dire luxueuse, de Claudio Abbado à
la tête du Mahler Chamber Orchestra, excusez du peu pour un récital, des
pages plus ou moins connues de l’opéra made in Germany trouvent ici une
interprétation stupéfiante de musicalité et d’intention.
Ce sont certainement les extraits du Fierrabras et d’Alfonso und Estrella de
Schubert qui sont les moins présents dans ce type de programme. Dommage car
le lyrisme qui s’en dégage est digne des plus belles compositions de ce
maître du lied romantique.
Pour ceux qui ont eu le bonheur d’entendre son Florestan à l’Opéra de Paris
en décembre 2008, son interprétation présente n’étonnera pas tout en
laissant encore une fois sidéré par la profondeur de cette plainte venue
d’un autre monde.
Du Tamino de La Flûte enchantée mozartienne, rôle de ses débuts et toujours
œuvre fétiche de ce ténor, Jonas Kaufmann a choisi bien sûr le redoutable
air du portrait, mais aussi celui de la flûte suivi de la grande scène avec
l’Officiant. La maîtrise absolue des incroyables difficultés techniques de
ces passages se conjugue ici à une parfaite science du legato.
Mais, à vrai dire, c’est dans le répertoire wagnérien que Jonas Kaufmann est
le plus attendu. Le voici donc dans Lohengrin (Récit du Graal et Adieux au
cygne), La Walkyrie (air du Printemps) et Parsifal (scène du 2nd acte et
final). S’il vient d’aborder à la scène son premier Lohengrin (Munich
juillet 2009), ses débuts dans Parsifal sont plus anciens (Zurich 2006) et
son premier Siegmund est à venir. Cela dit, on reste encore une fois
totalement confondu par la musicalité, l’émotion, la puissance, la
dynamique, les couleurs et le rayonnement qui émanent de cette voix aux
assises graves aussi impressionnantes que la luminosité de l’aigu.
Inutile de résister, l’art de Jonas Kaufmann redistribue en permanence les
cartes de nos références. |
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