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Le Monde de la MUSIQUE,
November 2008 |
Charles F. Dupêchez |
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Romantic Arias **** (4/4)
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Le
timbre est plutôt sombre et velouté; l'intelligence des textes, extrême; la
diction, exemplaire dans chaque langue où la voix épouse toutes les nuances
de la prosodie (quel français impeccable!); l'ensemble de la tessiture,
d'une homogénéité que peut couronner un aigu en voix mixte ("Salut, demeure
chaste et pure").
Ce récital, le premier de cet artiste allemand qui a débuté au début des
années 2000 et qui chante maintenant sur toutes les grandes scènes, est un
joyau. A ce témoignage étonnant s'ajoute un physique de mannequin. Le titre
générique de "romantique" ne signifie pas grand-chose, sinon qu'il écarte
Mozart, où Kaufmann a remporté ses premiers succès, et que les dates
auxquelles sont nées les oeuvres choisies s'égrènent dans les deuxième et
troisième quarts du XIXe siècle. Le chanteur n'a pas retenu des airs rares,
mais l'intérêt de son témoignage réside dans l'agencement des styles et des
écoles qu'il y aborde. Il s'y coule avec un naturel confondant. Il faut
écouter son engagement dans l'invocation ä la nature de Berlioz pour mesurer
l'ampleur de ses possibilités dramatiques. Dans le répertoire italien, on
préfère en général des voix solaires. Mais comme naguère Fritz Wunderlich,
Kaufmann y apporte une gravité qui est l'apanage des artistes germaniques et
que soulignent des subtilités de couleurs inhabituelles. Enfin, dans le
répertoire français, Kaufmann apporte une netteté de phrasé et une clarté
exceptionnelles. La direction et l'orchestre de Marco Armiliato s'effacent
derrière les incarnations de l'interprète. |
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