Altamusica, 15/10/2008
Gérard MANNONI
 
La fulgurante ascension de Jonas Kaufmann
Pour parler de son premier CD chez Decca, il faut puiser dans les mêmes superlatifs. Chantant à la perfection en français, en italien et bien sûr en allemand, il nous emmène chez Berlioz, Gounod, Bizet, Massenet, Verdi, Puccini, Weber, Wagner, Flotow avec la même aisance.

La voix est parfaite, mais elle n’a rien à voir avec celles des autres ténors vedettes du moment, Alagna et Villazón notamment. Ici, c’est une autre carrière qui se développe, à l‘allemande, avec priorité absolue à la musique et aux nuances, sans chercher aucunement les effets de voix même les plus légitimes pour tout ténor.

Comme le fit d’ailleurs cet été à Orange Alagna, le seul à l’égaler en musicalité et en rigueur artistique, l’ut de Salut demeure chaste et pure est en voix de tête, et Et j’étais une chose à toi de Carmen s’achève piano et ainsi de suite. La voix se dirige maintenant à l’évidence vers des emplois encore plus lyriques et le ténor sera bientôt Lohengrin à Munich, puis plus tard Siegmund au Met et sans doute après, Siegfried et Tristan, sans parler d’Otello.

Ce disque en porte déjà la marque, avec encore toute la lumière spécifique nécessaire aux répertoire italiens et français. Un moment miraculeux saisi par Decca dans cette carrière en pleine ascension car pour l’instant, on bénéficie toujours des plus somptueuses approches de rôles un peu plus légers.
 
 
 






 
 
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