Le Podcast Journal
Christian Colombeau
Nouveautés discographiques: Jonas Kaufmann

Jonas Kaufmann transcende Verdi et Puccini.
 

Ah, la longue histoire d'amour entre Jonas Kaufmann et Giacomo Puccini. Ce disque récital, véritable carte de visite musicale risque bien d'être un incontournable en cette rentrée 2015.
Onze ouvrages, de Manon Lescaut à Bohème, en passant par les inévitables tubes associés à Butterfly, Tosca, Le Villi, Edgar, Rondine, Tabarro et Schicchi.
Une fois dit qu'Antonio Pappano et ses forces romaines lui assurent le plus somptueux tapis musical, que les partenaires (Kristine Opolais, Massimo Simeoli et Antonio Pirozzi) jouent le jeu à fond dans leurs rapides répliques, que notre ténor vénéré se montre sous son meilleur jour, nous tenons là un disque sympathique, vivifiant qui devrait réjouir les plus atrabilaires.
Car le beau Jonas joue de son sex-appeal vocal comme pas deux, flirtant çà et là avec le lyrico spinto, sans honte et sans orgueil tant la voix est vibrante, chaleureuse, le tempérament fougueux.
D'une santé vocale à toute épreuve, vérisme ou pas à la clef, le ténor affiche donc une émission claire, sensible, haut placée, d'une souplesse, d'une légèreté parfois qui confèrent, par exemple, aux deux airs de Turandot ou Fanciulla un intérêt qui n'est pas seulement documentaire.
Jonas sait faire frémir, faire vivre un mot, le dire avec élégance ou panache. Le tout sans grossissement du son, avec une ligne de chant continue s'appuyant sur le timbre, se fondant sur une montée progressive et extérieure des sons pour s'épanouir en gerbe sur l'aigu avec des notes colorées et éblouissantes.
Ce disque est une leçon pour maints ténors qui abordent des rôles à priori trop lourds, avec hélas souvent une technique moins équilibrée et maîtrisée, et donc avec un avenir moins assuré.







 
 






 
 
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