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Classic Toulouse |
Robert Pénavayre |
La vie à vau-l’eau
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D’alto
en ténor, de contre-ténor en baryton, le cycle de mélodies que
Schubert (1797-1828) écrivit en 1823 sur des poèmes de Wilhelm
Müller a interpellé des générations d’interprètes.
Ecrit à l’origine pour ténor, ce recueil conte la vie d’un jeune
homme, apprenti meunier, remontant le fil d’un ruisseau,
croisant un moulin, tombant amoureux de la belle meunière qui,
le délaissant au profit d’un chasseur, le précipitera dans le
désespoir et la mort.
Formidablement évocateurs, ces poèmes choisis par Schubert tout
comme les notes posées dessus par le compositeur dont la santé
est plus que chancelante, traduisent toute l’angoisse d’une fin
prochaine. Le grand ténor allemand Jonas Kaufmann, ici
accompagné par Helmut Deutsch, ne pouvait que se les approprier.
Loin des codes glacials dans lesquels d’immenses chanteurs ont
enfermé l’interprétation de ces mélodies, Jonas Kaufmann leur
donne une chair incroyable, une dramaturgie de tous les
instants, mettant sa somptueuse voix au service d’instants d’une
rare violence mais aussi parfois empreints de tristesse, de
mélancolie ou, à l’inverse, de joie de vivre. Au son d’une voix
aux riches couleurs d’aurore printanière auxquelles succèderont
les bruns crépusculaires des adieux à la vie, le murmure le
cédant alors aux cris de rage, Jonas Kaufmann nous conduit vers
des sommets d’émotion, de musicalité, de vérité qui nous
laissent la gorge serrée et les larmes au bord des yeux.
Sans renier les icônes du siècle passé, faites un détour curieux
par cette version, il serait étonnant que vous en sortiez
indemne !
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