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Opéra, juillet 2010 |
Laurent Barthel |
Lohengrin
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La
décision d’inscrire ce Lohengnn au catalogue DVD a-t-elle été prise
avant que la mise en scène contestable de Richard Jones prenne forme
(voir O. M. no 44 p.52 d’octobre 2009)? En tout cas, le résultat filmé
est encore plus désolant que le spectacle vu dans la salle, l’été
dernier couleurs verdâtres et jaunasses, uniformes hideux qui godichent,
entassement invraisemblable des choeurs sur le peu d’espace que leur
laisse un chanter de construction dont les tréteaux, bétonneuses et
brouettes ont tout envahi...
La petite maison mono-famiIle proprette, rêvée par Elsa et finalement
construite grâce à l’appui providentiel de Lohengrin, semble l’unique
personnage important de cette production, la caméra essayant de faire
oublier cette incongruité en se recentrant sur les chanteurs principaux,
souvent filmés en très gros plan. Les seuls moment visuellement
captivants de ce DVD se trouvent d’ailleurs là dans les confrontalions
directes Telramund/ Ortrud et Ortrud/Elsa au II, puis Elsa/ Lohengrin au
III. Maigre bilan! Dommage pour une distribution sans point faible, et
même exceptionnelle outre la tenue impeccable du coupleTelramund/
Ortrud, l’Elsa vigoureuse d’Anja Harteros et le Lohengrin, remarquable
d’aisance, de Jonas Kaufmann. On notera quand même, chez le ténor
allemând observé de près, une tendance à pousser les aigus trop fort
dans le masque, génératrice de tensions qu’on entend peu pour l’instant
heureusement Malheureusement Kent Nagano semble trop souvent perdre la
main en fosse, sur un flux musical qui s’écoule davantage en dépit de sa
battue que grâce à elle.
On continue donc à déplorer l’absence de version de référence de
Lohengrin en DVD!
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