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ClassiqueNews, 7 juillet 2011 |
par Carl Fisher |
Fidelio éruptif
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Lucerne 2010 - Jonas Kaufmann chante Fidelio |
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Tenue
superlative pour ce live de Lucerne capté en août 2010, sous la
direction d'un Claudio Abbado de plus en plus profond et intense,
recueilli voire éruptif (pour le triomphe lumineux de la fin)... saluons
évidemment Decca, en ces temps de pénuries de nouvelles productions et
de réalisations convaincantes, de publier ce témoignage, l'un des plus
émouvants du chef italien: l'orchesre somptueux souffre, palpite,
respire ! Le travail sur les phrasés est époustouflant; les climats (la
prison au début du II) restent captivants. En outre, Jonas
Kaufmann marque naturellement le rôle et place d'emblée le disque au
sein des meilleurs enregistrements discographiques. La tenue du souffle,
la musicalité souveraine, battant le fer, volcanique et aussi murmurée,
- ce début au II sur "Gott", en pur mezzavoce, venu d'outre tombe à la
façon d'un Chateaubriand...- que tout cela est magnifiquement incarné:
investi jusqu'au mot près, racé, précis... Kaufmann a l'âpreté et la
félinité, ce sang nourri au désespoir et à la détermination des grands
révoltés révolutionnaires... Le ténor allemand atteint une même évidence
vocale et stylistique depuis son Siegmund anthologique, accompagné par
le même Abbado (air enregistré chez Deutsche Grammophon). On
reste moins saisis par le chant plus "forcé" de Nina Stemme: la voix n'a
pas l'éclat ni l'intensité de son partenaire... Le reste de la
production ne démérite pas (Pizzaro haineux et perfide et pourtant
vocalement rayonnant de Falk Struckmann). L'ouverture est à elle seule,
un sommet de déflagration et de tendresse beethovénienne: alliance
contradictoire mais si complémentaire et exaltante sous la plume d'un
Beethoven à la pointe de son génie. Superbe version et de surcroît très
bien captée. |
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