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Classic Toulouse |
Robert Pénavayre |
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Un Don José de légende
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La rumeur enfle depuis quelques temps, le
21ème siècle tiendrait un ténor d’une qualité exceptionnelle. Après un
premier récital (DECCA) qui recueille les plus prestigieuses récompenses de
part le monde, le voici en chair et en os dans un opéra emblématique du
répertoire : Carmen. Autant le dire tout de suite, Jonas Kaufmann écrase les
références ! |
Carmen
: Anna Caterina Antonacci
Don José : Jonas Kaufman
Escamillo : Ildebrando d’Arcangelo
Micaëla : Norah Amsellem
Frasquita : Elena Xanthoudakis
Mercédès : Viktoria Vizin
Le Dancaïre : Jean-Sébastien Bou
Le Remendado : Jean-Paul Fouchécourt
Zuniga : Matthew Rose
Moralès : Jacques Imbrailo
Lilas Pastia : Caroline Lena Olsson
Le guide : Anthony Debaeck
Orchestre du Royal Opera House
Direction Antonio Pappano
Mise en scène Francesca Zambello
Londres : décembre 2006
Decca
Captée en décembre 2006 au Royal Opéra House Covent Garden de Londres, cette
représentation de Carmen nous fait découvrir de visu le ténor allemand Jonas
Kaufmann, aujourd’hui au faîte de moyens vocaux considérables.
Dans une mise en scène sans grand intérêt, voire parfois triviale, signée
Francesca Zambello, l’intelligence de Jonas Kaufmann illumine d’une noire
lumière les amours contrariés de la belle cigarière et du malheureux soldat.
A-t-on déjà entendu chanter Don José de cette manière ? La diction est
parfaite, le style d’une rigueur sans faille, une infinie musicalité se
manifeste derrière chaque note, les couleurs crépusculaires qu’il donne à sa
voix sont bouleversantes. Chez cet interprète, rien n’est gratuit. C’est là
que réside toute l’intelligence de ce chanteur, dans la pertinence de chaque
inflexion, de la moindre nuance comme de la plus subtile dynamique. On est
au bord du vertige. Comédien engagé doté d’un charisme indiscutable, il nous
fait littéralement redécouvrir un rôle qui pourtant connut des interprètes
prestigieux.
Malgré leurs indéniables qualités, les autres artistes qui l’accompagnent
pâtissent de sa présence. Il en est ainsi de la Carmen d’Anna Caterina
Antonacci, un rien limite dans cet emploi de mezzo, d’Ildebrando
D’Arcangelo, cependant superbe Escamillo et de Norah Amsellem, Micaëla de
belle tradition.
Saluons tout de même les deux excellent français de l’étape, Jean-Paul
Fouchécourt (Remendado) et Jean-Sébastien Bou (Dancaïre).
A la tête des phalanges londoniennes, Antonio Pappano livre une lecture
puissamment dramatique de cet ouvrage.
Pour Jonas Kaufmann, à découvrir de toute urgence ! |
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